Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE 103 l'extérieur des maïfons & des temples, parce que ces fignes feroïent des points de ralliement pour le peuple, entretiendroient fa fuperftition, & occalionneroient des raffemblemens , iefquels obftrueroient la voie publique, qui doit toujours être libre.

Défendez aux miniftres des différens cultes de porter, hors de leurs temples, des habits, ni aucune marque qui les diftingue des autres citoyens , parce que ces diftin&ions les enorgueilliroient , cauferoient des rivalités, des faûions , des préférences, feroient une forte de talifmans dangereux pour le peuple. Ne permettez aux différens cultes aucune fonnerie; ne laïflez qu’une feule cloche dans les villages, les bourgs & les petites villes, pour les affemblées municipales, & pour Is tocfin en cas d'incendie, & deux ou trois, felon Îe befoin, dans les grandes vilies ; faites faire des canons & des bombes de toutes les autres.

Que la naiflance , le mariage & le décès ne foient plus , aux yeux de la loi, que des aétes purement civils & conftatés par des officiers municipaux , & établitlez le divorce.

Déclarez appartenir à la Nation tous les biens eccléfiaftiques des deux fexes & les richefles des églifes & de leurs maïfons.

Chargez les municipalités, fous leur refponfabilité, de l’inventaire, de l'évaluation & de la vente de ces biens aux plus offrans & derniers enchériffeurs; accordez-feur une remife fur le prix des ventes pour feurs frais & foins.

Donnez des penfons viagères honnêtes aux individus religieux, féculiers & réguliers des deux fexes. Ken-