Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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voyez-les de leurs cloîtres & maifons avec les Finges & habits: à leur ufage, qu’ils ne puiflent plus vivre en commun & qu'ils foient libres de fe marier.

Deftinez dans chaque village une partie des terres Iaboutables des nouveaux domaines nationaux à être vendue en petites portians à tous les habitans qui voudront en acheter pour les cultiver; & que cette vente foit faite moyennant une rente au denier 20, dont chaque acquéreur pourra rembourfer, à volonté, le capital déterminé par l’adjudication & l’ate de vente, afin de multiplier les propriétaires fonciers qui par-tout font les citoyens les plus utiles.

Les deux Siciles manquent de routes & de chemins de traverfe; ainfi il faut deftiner une autre partie des terres eccléfiaftiques à ces établifemens abfolument néceffaires. Quant au produit de [a vente du furplus de ces biens, il faut l’employer , 10, à payer les dettes de l’état, celles des chapitres & des maifons religieufes , celles des provinces & des municipalités.

2°. À établir des écoles nationales & gratuites pour les pauvres des deux fexes dans tous les villages, les bourgs & les villes.

3°. À conffruire les ponts, les canaux & les chemins néceffaires. Vous n'avez pas, fires de grandes rivières dans vos provinces ; ainfi vous ne pouvez pas faire des canaux de navigation intérieure, mais vous pouvez en faire d’arrofemens qui font très-néceffaires dans votre territoire ; il en réfultera l'augmentation du produit & de la valeur des terres, l’accroiffement de la population & du revenu public.