Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE. 107 de l'odieufe politique de la race Autrichienne, céffez donc de vous attrifter des échecs qu’elle éprouve, ils font heureux pour vous.

Hâtez-vous, fire, d’attacher votre exiftence à la reconnoïffance de vos peuples par des aûes authentiques de bienfaifance envers eux; invitez-les à former unè convention nationale, dont ils exclueront les prêtres & les nobles , ves ennemis communs.

Les bonnes loix, les fages règlemens font difficiles à fâire, mais ni les unes, ni les autres ne doivent point émaner de votre volonté. Les loix convenabies au bonheur de l’homme, au gouvernement & à la profpérité des nations, font faites par la nature, de toute éternité, C’eft à votre nation, fire, fufifamment inftruite de ces loix naturelles, à y conformer fa volonté générale, & à l’exprimer par les repréfentans qu’elle fe choïfira librement, & vous voilà, fire, débarraffé d’un travail dont les rois n’ont été chargés que par ufurpation, & qui n’a été dans leurs mains qu'une fource d'abus & de calamité. La Convention Nationale Napolitaine, en s’éclairant des lumières des français, déterminera tout ce qu’elle a droit & pouvoir de faire pour la régénération de fa Patrie, & fi dans ces circonftances difficiles vous avez déployé , fire , le grand caraëtère dont vous êtes heureufement doué, votre Nation vous continuera certainement chef fuprême du Confeil exécutif, en vous donnant des miniftres refponfables.

Les Nations ont à reprocher aux mânes du très petit nombre de bons rois qu’elles ont eu, de leur avoir fait aimer la royauté, en leur faifant oublier les ryrannies de leurs prédéceffeurs, & de ne les avoir pas préfervés