Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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PEurope, et l’entrepôt de marchandises appartenant aux négocians des villes de France , d'Angleterre ; de Hollande ,-de l'Itahe, de l'Allemagne et d’autres peuples du Nord; qu'ainsi, s’il ruinoit la ville, il ruineroit en même tems des milliers de familles des nations étrangères, qui avoient leur fortune dans fes mains des Francfortois; que ces familles de viendroient ennemies de la Nation française , et qu’il pourroit résulter pour elle, de la contribution exigée des Francfortois, une perte.de quelqnes milliards , et la confiance des Nations ainsi lésées.

D'après ces observations ; Custines fit remise de 5oo mille florins sur les deux millions de florins qu’il demandoit ; et déclara : « Que la contribution devoit > être uniquement répartie sur les familles patriciennes, » suriles maisons, biens et ‘possessions des corpo» rations ecclésiastiques ; des électeurs, {princes , » comtes et nobles, situés dans la ville et-territoire » de la république , et non sur zos chers amës ; les » bourgeois, manans,et babitans de la ville et Répu». blique libre de Francfort-sur-le-Mein , moins encore » sur les collèges et. les magisirats tirés de la » bourgeoisie, »

Le 24 Octobre , le magistrat ohbserva au général Custines qu'il n’y avoit à Francfort que deux familles

atriciennes soumises à la jurisdiction de la République, celles de Fravenstèin et de Limbourg; que les corporations ecclésiastiques n’étoient point riches, et que le magistrat n’avoit, par 12 constitution de son gouvernement, aucun droit sur les possessions des élécteurs et des princes qui avoient leurs hôtels dans la ville.

Le lendemain 25 Octobre, Custines fit une nouvelle remise de 5oo mille florins ; mais à condition, que la République lui préteroit son artillerie et ses munitions.

Le 26, le magistrat répondit qu’il ne pouvoit prêter l’a:tillerie de sa ville, sans manquer à son devoir de neutralité , sans rompre son lien au corps germanique et sans s'exposer à sa vengeance.

Le 7, Custines irrité de ce refus, et sous prétexte que les Francfortois refusoient aussi de S’incorporer à la République française, exigea , sous peine d’exécution militaire, l’entier paiement sans retard des deux millions de florins, et pour süreié de ce paiement,