Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

(14) qu'elle est dans leur ville, pendant le siège et{:puis; qu'il avoue qué cette Garnison s’est défendu pendant le siège avec la plus étonnante b'avoure, et qn’enfin Gustines sollicite Lui même la justice qui est due aux Fraucfortois; tels sont les devoirs qu'il doit se faire gloire de remplir. '

Quant à nous autres Français qui nous sommes annoncés a toutes les nations privées de leurs droits naturels , pour vouloir faire triompher en leur faveur leséternels principes de la justice, sans doute notre sénat juge et partie dans laffaire des Fraicfortois , Ta discutera publiquement ainsi qu’il l’a promis, en écartant de cette discussion et de ses délibérations tout Dourdonnement, toutes passions, toutes prévenons, toute partialité, tout intérêt particulier, et nous sommes persuadés qu'il résultera d’une pareille discussion un décret honorable pour toutes les parties, et qui dédommagerales Francfortois des injustices, des chagrins que la calomnie leur a fait éprouver et des dépenses qu’elle leur a occasionnées.

Jobserve qu’on ne peut comprendre les Francfortois, jouissant dé leur liberté depuis des siècles, au nombre des peuples qui doivent contribuer aux dépenses que nous faisons pour les rendre libres.

J’observe en outre que l'esprit militaire est en général despotique, avide et féroce , qu'il s'exerce sur les foibles Lorsqu'il ne peut atteindre les forts, et que c’est à nos législateurs a préserver nos armées de ce caractère odieux qui les assimileroit à celles des despotes.

Dans le cas donc où l’on auroit le projet de reprendre Francfort, sans doute nos Représentans n’exposeront point cette ville à éprouver le sort de celle de Sagontes; ils nous feroient infiniment plus de mal

ue n’en fit le sénat romain à sa République, en différant de secourir cette ville, leur alliée, qu’Annibal menaçoit du pillage, et qui fut détruite ; pendant que le sénat délibéroit ençore s’il lui enverroit ses légions.

En prévoyant la reprise de Francfort, quoiqu’invraisemblable , la Convention nationale doit décréter qu'il seroit défendu aux généraux , officiers et soldats français chargés de cette expédirion, d’exerter contre cette ville ni contre ses magistrats, bourgeois et ha-