Louis XVI et la Révolution

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nellement intéressé. Mais il était trop tard; car si l'honneur de la reine restait réellement intact, sa réputation était compromise par un courtisan, par un prince et, qui pis est, par un prince de l'Église.

Pour cet étrange procès du Collier, on peut lire les Mémoires de l'abbé Georgel, bien informé sur toute cette affaire, et qui tâche d’être impartial. Bien entendu, il ne dit pas un mot des espérances moins politiques que galantes du cardinal. Il reconnait simplement qu’il y avait dans les lettres du prélat à la reine « une liberté de penser et de sentir qui, sans s’écarter des bornes du plus profond respect, pouvait être mal appréciée et mal interprétée ». Sauf son erreur capitale, le cardinal se conduisit en galant homme. Morris,

LE COLLIER DE LA REINE. qui le vit en janvier 1790,

nous dit : « Accidentel-

lement il vint à faire mention de son procès, puis il déclara qu'il regardait comme une faiblesse d’en parler. » Et pourtant il avait une fort bonne exeuse à donner. Cagliostro, son protégé, lui avait fait voir, disait-on, par des opérations occultes, la reine sensible à son ardeur. C'est là un des plus étranges caractères de cette époque affolée. On ne croit plus à Dieu, mais au diable. La religion fait place aux superstitions. Les sorciers remplacent les prêtres. On est devenu assez sceptique à la cour. Ainsi, l'Académie française ayant proposé l'éloge de Voltaire, l’arche-

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