Louis XVI et la Révolution

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ils se réalisent en partie, cette puérile crédulité atteint-elle les esprits les plus souples et les plus résistants : le comte de Vaudreuil écrit le 1% avril 1790 au comte d’Artois : « Il est fort question à Paris d’une prophétie qui y fait la plus grande sensation. Une personne qui vit à Libourne a prédit il y a onze ans, dit-on, tous les événements de la France, et tout s’est réalisé. Elle vient de prédire qu’au mois de mai prochain il paraîtrait dans le soleil un signe extraordinaire et dont toute la terre serait effrayée, et qu’alors le roi reprendra toute son autorité. On me mande que, comme ses premières prédictions et leur accomplissement sont prouvés, les esprits forts euxmêmes en sont consternés.. » Nulle part ce misérable délabrement des esprits n'avait fait plus de victimes que dans cette cour.

Marie-Thérèse, qui s’y connaissait, jugeait les courtisans « ordinairement gens désœuvrés, et les moins estimables dans l'État ». La cour de France ne faisait pas exception à la règle. On y trouvait fort mauvaise société, même et surtout au jeu, d’après le propre témoignage de la reine : « La mauvaise compagnie, dit Marie-Antoinette, il y en a toujours eu un peu au jeu de la cour, lorsqu'on joue à table ronde, parce que c’est l'usage en France de laisser entrer tout le monde. » À Marly, outre les polissons, c’est-à-dire les gentilshommes qui, n’étant pas invités officiellement, ont pourtant le droit d’y venir jouer, quiconque est admis dans le salon peut entrer dans le jeu des dames placées au pharaon de la reine. De plus, comme il arrive dans les cercles mal tenus, on laisse jouer les étrangers qui n’ont d'autre titre que leur argent. D’après les Nouvelles de Paris et de Versailles, un Anglais, nommé Smith, est venu en France pendant le voyage de Fontainebleau, en annonçant qu'il avait deux cent mille louis à perdre au jeu : «Il a pu, grâce à une aussi séduisante amorce, bien faite pour tenter la cupidité des joueurs de la cour, être admis au jeu de Sa Majesté ! Rien n’égale l’insolence de cet homme à qui, d’ailleurs, sa

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