Louis XVI et la Révolution

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aperçoivent très bien, mais ils n’osent le manifester. » Un jour pourtant qu’on réussit à trouver le coupable, le roi le fait arrêter, et dit en riant : « Mesdames, tranquillisez-vous, je vous promets qu'il ne vous fera plus de tel et pareil tour. » La mesure est insuffisante, et le roi ne peut plus rire lorsque, deux ans plus tard, au jeu de la reine, où il n’y a par extraordinaire que quarante personnes, on vole, dans la poche du comte Dillon, son portefeuille rempli de billets de la Caisse d’escompte, pour une valeur de douze mille livres. La démoralisation gagnant de proche en proche, on vole, même sans avoir la circonstance plus ou moins atténuante du jeu. Un conseil de guerre condamne le colonel en second d’un régiment à être dégradé, rayé de la noblesse, à se voir arracher sa croix de Saint-Louis devant les troupes, enfin à être enfermé à perpétuité pour avoir « volé la caisse du régiment de la manière la plus basse pour un homme de condition ». Le premier écuyer de la comtesse d'Artois est exilé, pour ses dettes, disent les uns, pour avoir dérobé un petit vase de Sèvres irrésistible, disent les autres.

Si tous ces scandales ne parviennent que difficilement jusqu’au peuple, et ne s’ébruitent que dans un public restreint, la foule est plus directement atteinte par cette tricherie gigantesque qui s'appelle la banqueroute du prince de Guéménée, double scandale, puisque d’un côté l’on remarque, dit la Correspondance secrète, «-la faiblesse du pouvoir, comme de raison, vis-à-vis d’un coupable de ce rang », et que de l’autre, l’auteur du Bonheur des campagnes tire la morale de cette aventure et la généralise, en prouvant, « par des exemples récents, que les dépenses inconsidérées des princes les mettent dans’ la nécessité de faire des banqueroutes publiques ou palliées, déshonorantes pour leur règne et ruineuses pour leurs sujets ». La vie de cour en effet est désastreuse, même pour le roi, même pour la France. Sous ce règne d'économies, les charges continuent à êlre écrasantes. Pour en donner une idée par