Louis XVI et la Révolution

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120 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

comte de Saint-Germain, Mercy écrit à Marie-Thérèse, le 17 décembre 1775 : « Les grands changements qui se préparent dans l’administration économique de l’État donnent beaucoup d'humeur à ceux qui trouvent leur intérêt dans le désordre; cette fermentation occasionne une licence très scandaleuse dans les propos et dans les écrits. Il a paru plusieurs chansons dans ce genre, le roi et la reine n’y ont point été respectés. » Un jour, on a l'audace d’en jeter tout un volume manuscrit dans l'OŒil-de-Bœuf. L'auteur, que l’on découvre, n'est même pas inquiété. Outre ces chansons, dont nous pouvons juger par les quelques spécimens qui en restent, il y a, dans les conversations sur la reine une légèreté de propos que nous ne pouvons que conjecturer d'après de rares témoignages. M, Campan, conduisant en cachette Besenval auprès de la reine, le plaisante agréablement sur cette apparence de bonne fortune. Quant au baron suisse, introduit dans l'appartement destiné à la dame d'honneur en cas de maladie de la reine, il s’imagine immédiatement que c'est là l'endroit mystérieux où Marie-Antoinette donne ses rendez-vous galants, et il écrit la chose tout uniment dans ses Mémoires : « Je fus étonné, non pas que la reine eût désiré tant de facilités, mais qu'elle eût osé se les procurer, » M"° Campan montre le mal fondé de ces suppositions calomnieuses : « Dix feuillets imprimés de la femme Lamotte, dans ses impurs libelles, ne contiennent rien d'aussi nuisible au caractère de Marie-Antoinette que ces lignes écrites par un homme qu’elle honorait d’une bienveillance aussi peu méritée. Il n'avait pu avoir occasion de connaître l'existence de cet appartement; depuis que la reine occupait le sien, il était destiné à loger la dame d’honneur de Sa Majesté, dans le cas de couches ou de maladie. » Même légèreté pour la grotte de Trianon, qu'on prétendait destinée à abriter les intrigues de la reine : « Je me souviendrai toujours, dit le comte d’Hézecques, que cette grotte me fut montrée par un noble, député aux états généraux, qui siégeait