Louis XVI et la Révolution

LA COUR. 123

dans la correspondance de La Marck : « C’est dans les méchancetés et les mensonges répandus de 1785 à 1788 par la cour contre la reine qu'il faut aller chercher les prétextes des accusations du tribunal révolutionnaire en 1793 contre MarieAntoinette. »

En somme, une lente désaffection commence dès le début du règne, suivie d’une désertion progressive. Tous les témoignages concordent sur ce point : le vide se fait peu à peu à Versailles. Besenval l’attribue à la reine : « Les moments de représentation l’ennuyaient tant, dit-il, qu’en quelque occasion que ce füt, et même lorsqu'elle tenait sa cour, les gens qui voulaient des égards par leur rang, leur mérite ou leur considération, n'étaient pas seulement aperçus, cela ne {arda Couresse pe LA Morte. guère à faire tomber Versailles, du brillant où il s'était tenu si longtemps, dans un abandon et une solitude indécente : on s’affranchit de l'obligation de s’y montrer. Les gens à grandes charges ou ceux que leurs affaires y appelaient, étaient presque les seuls qu'on y vit. » Mercy ne serait pas loin de reconnaitre le fait; dès 1776, remarque-t-il, on commence à négliger les réceptions de la reine, ses bals. En février 1777 il constate que « depuis longtemps on n’a vu Versailles aussi désert qu'il