Louis XVI et la Révolution

126 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

CHAPITRE IV

L’Opposition :

Contre un pareil gouvernement se forme l’opposition la plus violente qui ait jamais existé sous la royauté, et qui, pour soulever ce vieux monde, prend son point d'appui sur un pouvoir nouveau, créé par les fautes de la monarchie : l’opinion publique. Les moyens d'action de cette puissance récente ne sont pas d’abord très nombreux; pour mieux dire, au début, elle n’en a guère qu’un, les causeries : « Les conversations des sociétés, écrit la baronne de Staël au roi de Suède en 1786, ne sont plus oiseuses, puisque c’est par elles que l'opinion publique se forme; ies paroles sont devenues des actions. » Les femmes surtout se passionnent pour la politique et en parlent un peu à tort et à travers, d’après la comtesse de Boufflers, qui s’y connaissait personnellement : « C’est tellement, dit-elle, le malheur de notre siècle de les voir s’ingérer

1. Mêmes sources que pour les trois premiers chapitres, et en plus : Mémotres de M"° du Hausset, du duc de Gaëte ; Sieyès, Qu'est-ce que le tiers état ? édition critique par M. Edme Champion; l'abbé Mably, Observations sur l'histoire de France, De l'étude de l'histoire; l'Abbé de Mably, par M. Guerrier; les Orateurs de PAssemblée constituante, par M. Aulard; La Révolution française, numéros du 14 juillet 1888, du 14 avril 1889; Revue historique de novembre-décembre 1888, article de M. Dufayard sur la Journée des tuiles ; Génie de la Révolution, par M. Chassin. e |