Louis XVI et la Révolution

L'OPPOSITION. 139

et les illuminait, c'était la critique àpre, mordante, de l’ancien régime. L'abbé Sieyès indiquait nettement la cause du mal général, le point qu'il fallait frapper, le véritable pouvoir, la cour : « Otez de nos annales quelques années de Louis XI, de Richelieu, et quelques moments de Louis XIV, où l’on ne voit que du despotisme tout pur, vous croirez voir l'histoire d’une aristocratie aulique. C'est la cour qui a régné, et non le monarque. C’est la cour qui fait et défait, qui appelle et renvoie les ministres, qui crée et distribue les places, ete. Et qu'est-ce que la cour, sinon la tête de cette immense arisfocratie qui couvre toutes les parties de la France, qui, par ses membres, atteint à tout, el exerce partout ce qu'il y a d’essentiel dans toutes les parties de la chose SIEYES. publique ? Aussi le peuple s'est-il accoutumé à séparer dans ses murmures le monarque des moteurs du pouvoir. Il a toujours regardé le roi comme un homme si sûrement trompé et tellement sans défense au milieu d’une cour active et toute-puissante, qu’il n'a jamais pensé à s’en prendre à lui de tout le mal qui s’est fait sous son nom. »

Cet ouvrage de Sieyès, et toutes les brochures similaires, ont certes eu de l'influence. Mais, dans le combat suprème