Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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livré à la publicité qu'en 1776. [Cette digression bibliographique n’est pas sans intérêt, puisque Michelet a soutenu que Marat avait publié, en anglais, un volume qui avait été développé, délayé, jusqu'à en former fois. La vérité est . Que les deux volumes anglais formaient 534 pages in-8°; et la traduction, 702 pages in-12; ce qui est sensiblement analogue.]

Marat avait soumis le manuscrit de son Æssai philosophique sur l'homme au jugement d’un personnage de grand mérite, M. de Larochette, gentilhomme français, nommé en 1760 commissaire général pour l'échange des prisonniers de guerre en Angleterre (1).

M. de la Rochette habitait le quartier de Londres qu'on nommait Pimlico ou Pimblico. C'est de là que sont datées ses deux réponses « à l’auteur », qui avait désiré garder l’anonyme, en livrant son ouvrage à la publicité.

Son appréciation était des plus flatteuses pour Marat. Tout en se déclarant incompétent en matière d'anatomie, le critique rendait hommage à la simplicité, à la méthode et à la netteté d'exposition de l’auteur. Pour ce qui était de la partie que nous pourrions appeler psychologique, il déclarait l'avoir lue avec le

(1j Mélanges de la Société Philobiblion de Londres : Lettre de Marat à Roume de Saint-Lawrent, p. 7.