Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 291
et quant à l'utilité de leur rentrée pour le rétablissement de la paix en France. »
Mais Barnave et ses amis estiment que la lettre de l'Empereur ne change rien à la situation. Ils continuent à croire qu'une démarche de la Reine est utile et sera efficace.
No 41, le 26 décembre.
« La lettre officielle de l'Empereur ne peut rien changer au mémoire que la Reine se propose de lui adresser. On doit croire que l'Empereur a voulu séparer absolument l'affaire des princes possessionnés en Alsace de celle des Français émigrés et qu'ayant fait sur la première, qui seule intéresse le corps germanique, la démarche à laquelle il s’est cru forcé par sa qualité de chef de l’Empire, il s’est réservé d'agir dans la seconde librement, suivant son propre système. La lettre officielle est donc une raison de plus d'espérer qu'il continuera à suivre relativement aux émigrants la marche qu'il à déjà adoptée.
» Dans la situation où nous sommes, l'attitude que l'Empereur a prise est celle qu'il doit conserver en reconnaissant la liberté du Roi et la validité de son acceptation, en agissant envers la France comme un fidèle allié. 11 peut laisser apercevoir l'intention de soutenir et de défendre la dignité royale et la prérogative constitutionnelle.