Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 295
Ces deux lettres sont les dernières communications des correspondants de la Reine qui se trouvent au dossier.
Barnave, qui depuis quelque temps déjà parlait de rentrer à Grenoble, quittait à ce moment Paris. N'’étant plus de l’Assemblée et tenu en suspicion par les Jacobins et le parti anti-monarchique, il avait perdu toute influence et sentait son impuissance. Il espérait retrouver sa popularité dans sa ville natale et se faire envoyer à la prochaine Assemblée. Se voyant dans l'impossibilité de réagir désormais contre les événements qui se précipitaient, ni d’être d'aucune utilité à la Reine, il lui annonçait, dans une dernière entrevue, qu'il quittait enfin Paris. Dans une dernière lettre à « ces messieurs » du 28 décembre 1791, Marie-Antoinette dit :
« Je sais que M. Barnave part ces jours-ci, et je connais les puissants motifs qui l’y ont déterminé. Je compte qu'il n’oubliera pas la fin de notre dernière conversation. »
Avec le départ de Barnave cette correspondance de Marie-Antoinette avec le triumvirat du parti constitutionnel, qui dure depuis six mois, prend donc fin. L'état d'âme de Barnave au moment où il partait et qu’elle cessait nous est révélé par ces lignes qu’il traçait au moment de sa rentrée à Grenoble, les premiers jours de janvier 1792, et qu'on à retrouvées dans ses papiers. Elles sont empreintes d’une pro-