Mémoire sur la Bastille

XXXVI PRÉFACE

Paris, où il plaida, mais en épée, c'est-à-dire en simple particulier, contre le duc d’Aiguillon. Par une comédie sans doute concertée pour déjouer l’opinion publique, le Parlement lui alloua, par arrêt, une indemnité pour honoraires, et le conseil du roi cassa l'arrêt, Linguet défendit le coup d’État de Brienne el de Lamoïignon, qui aboutissait à la destruction de d’ancien ordre judiciaire. Mais les édits du 8 mai 1788 provoquèrent une résistance universelle; les Parlements remportèrent un dernier triomphe, et celui de Paris s’empressa de condamner encore un des numéros des ANNALES, qui conseillait au roi la banqueroute. Linguet n’essaya pas de se faire nommer député en 1789, mais il multiplia les pamphlets contradictoires; il se fit agréer de Camille Desmoulins et de Danton aux Cordeliers; il plaida emphatiquement, devant la Constituante, pour les noirs contre les blancs. Depuis l'insurrection de Belgique, excitée par les évêques et les prêtres et entretenue par les révolutionnaires français, Linguet avait rompu avec Joseph II et l’avait dépeint comme le plus abominable des tyrans.

Mais dans le public on le connaissait trop pour lui accorder la moindre confiance. Au moment où des luttes révolutionnaires s’exaspéraient, il prit le Parti de la retraite. Proposa-t-il à Louis XVI de se charger de sa défense? Cela est possible. La méchante CorRESPONDANCE SECRÈTE attribue toutefois