Mémoire sur la Bastille

XE PRÉFACE

il était chargé, et plus rares encore dans l’armée à laquelle il était aitaché, celle du maréchal de Richelieu. L'honnête commissaire réprima les pillages des fournisseurs militaires. Comme il n’était pas noble d’épée, il sut montrer à ses collègues de l’intendance, et même à ses chefs, l'utilité des vertus bourgeoises. Subsistances, fourrages, avoines, etc., furent, grâce à lui, en abondance et à bon marché. Il consacra tous ses soins et toute son humanité à la bonne organisation des hôpitaux improvisés, Il fit en sorte qu'à son égard l'estime dominât la jalousie ; mais, comme il était d'une nature gaie et sociable (sa constante camaraderie avec Piron en témoigne), il se laissa facilement entrainer aux plaisirs de la table, et, chose plus grave pour un homme de son caractère, à la Passion du jeu.

De reiour à Paris, il conserva les mêmes habiiudes, auxquelles se joignirent bientôt de dangereuses relations. Des fripons titrés lui volèrent un jour, aux dés pipés, une trentaine de mille livres. Il paya, quoiqu'il n'y füt guère obligé en conscience; mais depuis lors il ne joua plus. C’est un peu tard cependant que notre académicien de Nancy redemanda aux:leitres leur secours contre le désœuvrement. Il avait quarante-deux ans lorsqu'il fit paratire sa traduction de Juvénal, à laquelle Guérin n'était pas étranger : Dusaulx le reconnaît d’ailleurs de bonne grâce. Dans le même ordre d’études, il