Mémoire sur la Bastille

42 MÉMOIRES SUR LA BASTILLE

sions où ils devroient le moins se permettre de confondre leur caractère légal avec leurs intérêts particuliers, la corruption des secrélaires, leurs manèges, leurs infidélités, leur habitude de se faire payer par les deux parties, eic., sont des choses constantes. Puisque l'autorité ne veut ni punir ni réprimer ces abus, il faut au moins que la certitude de ne pouvoir les dérober à la censure publique y mette une espèce de frein : c’est l'intérêt du gouvernement, c’est celui même des compagnies, que tant d’excès avilissent.

Tant que j'ai écrit d'Angleterre, je n’ai éprouvé aucune tracasserie (20); et j'ai écrit des choses bien plus fortes. C'est cependant sur le plan conçu, rédigé, exécuté en Angleterre et bien connu en France, que les conventions ont été formées entre le public de France, les postes de France, et moi. C’est d'après ce plan que les souscriptions ont été ouvertes et reçues ; que la distribution de l'ouvrage a été autorisée; que le roi a accepté les exemplaires que je lui ai adressés directement : on n’a pas mis pour condition que je respecterois les lächetés des maréchaux de France, si quelqu'un d’eux en commettoit, ou les prévarications des tribunaux. On n’en a mis aucune; je n’en aurois pas accepté.

Je n’ai jamais entendu me soumettre à aucune espèce de censure ; au contraire, j'ai protesté hautement, j'ai imprimé plusieurs fois que je n’aurois jamais d'autre censeur que ma propre délicatesse. Je