Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

DRESDE 21

une très importante position à garder ‘. Plusieurs bataillons y avaient été placés dès le 23?

Vers les dix heures du matin, l'ennemi attaqua sérieusement Grossen-Garten *, et il parvint à s’y loger entièrement à midi *. Alors ma position se trouva à découvert. En ce moment arriva à Dresde la garde impériale’: L'Empereur fit aussitôt le tour des fortifications de cette place, et rassura par sa présence nos jeunes soldats. En passant devant moi et m’apercevant le bras en écharpe, il me dit d’un ton sévère : « Vous êtes blessé ? — Oui, Sire, » lui répondis-je. Je ne me portais point des mieux alors. Ce fut en ce moment que je me représentai la manière dure avec laquelle il m'avait repoussé à Bayreuth !

Sur les trois heures de l’après-midi, le feu devenait très vif de part et d'autre‘; l’ennemi, appuyé par la forte position de Grossen-Garten, nous faisait beaucoup de mal. Bientôt, en parcourant le jardin pour encou-

! 11 était en avant des autres jardins et du faubourg de Pirna.

: La partie inférieure du Grossen-Garten était occupée par la 44 division placée jusqu’à l'Elbe un peu en l'air, et qui, si elle était forcée de se replier, serait la réserve de la 43e.

# La terreur fut grande à Dresde en voyant l'ennemi descendre par tous les défilés de l'Erz Gebirge. Maïs en même temps Napoléon (qui, sur l'avis de Gouvion Saint-Cyr, recu à onze heures du soir, avait renoncé à envelopper les alliés par Kænigstein) entraït en ville par l'extrémité opposée, à neuf heures, à la tête de sa garde, du Il° et du VIe corps, et était accueilli avec enthousiasme.

# Mais il fut repôussé du jardin du prince Antoine par les bataillons de la 43° qui s'y trouvaient sous les ordres de Patti, colonelmajor. Les attaques sur la droite (44° et 45e divisions), avaient ct plus fortement repoussées. Là, c'étaient les Prussiens de Kleist.

5 Elle avait dû arriver au point du jour. Elle traversa la ville et vint se placer derrière Godart, en réserve.

5 Les Français firent leur attaque générale à deux heures. Wittgenstein attaquait le faubourg de Pirna, entre l'Elbe et Grossen-Garten occupé par les Prussiens.