Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

DRESDE 215

maladies, l'infection que répandaient aux environs tous les chevaux morts, faisaient présager pour l’avenir une épidémie générale; c’est ce quiest arrivé après notre départ de cette place.

Une capitulation fut signée. D’après les articles, le corps d'armée devait se rendre par étapes jusqu'à Strasbourg pour y être échangé. Tous les généraux ‘ et ofliciers conservaient leurs épées et leurs bagages; et on peut dire avec vérité que, dans la circonstance critique où nous nous trouvions, le maréchal Saint-Cyr qui nous commandait ne pouvait pas faire une capitulation plus honorable ni plus avantageuse pour l’armée et pour le gouvernement. Nous devions marcher en six colonnes : le 12 novembre, partit la première colonne; le 13, partit la deuxième; le 14, partit celle dont je faisais partie, et ainsi de suite les trois autres ?. La veille de notre départ de Dresde, des bruits qui n’étaient que trop véritables se répandirent dans l’armée, que, tandis que toutes les troupes manquaient de vivres, des employés français qui en avaient des magasins, les vendaient ou faisaient vendre au moment de la capitulation. On assura que le riz se vendait six gros la livre. Si cela est, comment peut-on commettre de pareilles scélératesses, et pourquoi n’en fait-on point connaître et punir exemplairement les auteurs ?

La première des six colonnes était déjà arrivée à Altenbourg (Saxe), lorsque nous reçûmes l'ordre de nous arrêter dans les endroits où nous nous trouvions ?.

! Un maréchal de France, onze généraux de division, vingt généraux de brigade.

* La sixième colonne sortit le 17, le jour où la première arrivait à Altenbourg.

5 Cet ordre, daté du 19 novembre, trouva Gouvion Saint-Cyr à Altenbourg (23 novembre), et les premières colonnes se trouvaient