Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

216 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

Nous séjournâmes quinze jours; après quoi on nous prévint que la capitulation signée par le comte de Klénau, général autrichien, n'avait point été acceptée par les empereurs d'Autriche et de Russie, et qu’au lieu d’aller en France comme nous devions nous y attendre, nous devenions prisonniers de guerre, et devions conséquemment nous diriger sur la Hongrie.

Il fallut bon gré mal gré subir cette injuste destinée, voyager pendant le mois de décembre et une partie de janvier, pour traverser toute la Bohème et la Moravie par d’affreux chemins, dans la saison la plus rigoureuse. A notre entrée en Hongrie ?, les colonnes furent partagées dans différents comitats. Je demandai et-obtins, avec beaucoup de diflicultés, de rester à Tirnau qui était l'endroit le plus près, et d’ailleurs très agréable. Mes infirmités et la mauvaise saison ne me permettaient point de voyager davantage.

J'ai passé dans cette ville, depuis le 15 janvier jusqu’à ce jour 20 mai 1814, que nous allons retourner en France, un séjour aussi agréable que je pusse le désirer, relativement à ma situation et aux circonstances 5.

aux environs d'Altenbourg et de Géra. On s'y trouva tous réunis et entourés de forces ennemies,

! Gouvion Saint-Cyr adressa une vaine protestation au baron de Chasteler, devenu général d'artillerie.

La capitulation fut définitivement déchirée le 27 novembre.

* Ajoutez l'état de santé d'un grand nombre de prisonniers. Les officiers furent séparés des soldats à Tœplitz. Gouvion Saint-Cyr et le comte de Lobau furent internés à Carlsbad. Les officiers, partis le 3 décembre, arrivèrent le 6 janvier à Presbourg où fut réglée la disiribution en cantonnements en Hongrie. Les soldats furent disséminés en Bohème, en Hongrie et jusque dans le Banat.

* En apprenant le changement de gouvernement en France, il écrivit de Tirnau, le 16, pour solliciter un emploi, et de préférence sa réintégration dans le département du Tarn.