Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

DANS LE MIDI EN 1815 223

chose que je ne voulus point accepter, connaissant les mauvaises intentions de la populace de celte ville. Il se décida à me laisser rétrograder sur Toulouse, et j'exigeai de lui qu'à son arrivée à Gaillac, il prévint l'officier de gendarmerie que je devais passer dans la nuit pour me rendre à Toulouse, et qu’il prit des mesures pour protéger mon passage,

Étant parti de Toulouse le matin, je fus obligé, après cette entrevue, de faire reposer mes chevaux ‘pendant trois heures dans une auberge voisine; car ils étaient si fatigués qu'il m'eût été impossible de rétrograder surle-champ. Je me remis donc en route pour Gaillac au bout de trois heures. À mon arrivée, je me rendis à la municipalité où je trouvai l'officier de gendarmerie et sa garde. Je le réclamai aussitôt parce que je me trouvais déjà entouré de forcenés, et il me tira d’embarras en me conduisant dans sa chambre. Après quelques moments de repos, le jour commençant à paraître, je me mis en route pour Rabastens, escorté par quatre gendarmes. qui avaient ordre de me protéger. Je fus accompagné par ce jeune officier jusque hors de la ville de Gaillac. J’arrivai à Rabastens à sept heures du matin, et je fus. forcé d’y rester toute la journée afin de me reposer ainsi que mon aide de camp et mes chevaux. J'en partis vers. le soir pour me rendre à Toulouse, et j’arrivai le lendemain matin, à quatre heures, dans les faubourgs où je restai jusqu’à dix heures du matin. Ayant fait ma toilette, j'entrai dans la ville, et y cherchai un logement. pour être en süreté et à moitié caché. Je fus ensuite au

! Plusieurs dépêches du général Maurice Mathieu, commandant la. 10e division pendant les Cent-Jours, et d'autres fonctionnaires signalèrent les mauvaises dispositions et l'audace séditieuse des esprits à. Montauban.