Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 215 coup de secours pour Corfou. C’est dans cette vue que Suchet, chef d’Etat-major de l’armée d'Italie, avait enjoint à Kellermann, devenu commändant de la 7 division militaire (Grenoble), d'expédier immédiatement sur Milan le détachement disséminé de Montélimart à Annecy (1° vendémiaire, 22 septembre 1798); et, quelques jours après, au commandant de la 8e division (Marseille), d’expédierle 1% bataillon par Nice à Ancône.

Le bataillon arriva-à Ancône fort de 675 hommes, au commencement de brumaire, mais refusa de s'embarquer avant que sa solde fût réglée. Il s'était produit une mutinerie des grenadiers de la 79° à Corfou, pour le même motif, au mois de floréal précédent.

Le détachement, passé à Milan (le 3 brumaire, 24 octobre), où il laissa son dépôt, s'arrêta à Brescia pour y être organisé en nouveau 3€ bataillon de la 79.

Le 4e bataillon, après avoir été employé contre des soulèvements dans le pays d'Urbin, passa à Corfou avec le général Chabot.

Puis le nouveau 3° bataillon arriva à Ancône avec un effectif de 840 hommes, le 42 prairial (31 mai).

Mais la mer, occupée par les escadres russe et turque, était rarement libre, et les troupes réunies étaient, en attendant, employées et usées contre les insurrections. Ainsi 563 hommes de la 79° se trouvent à Fano, encore dans le pays d’Urbin. Aussi Godart appelle petit dépôt ce qui en reste à Ancône.

Enfin Joubert, général en chef de l’armée d'Italie, annonça au Directoire (23 brumaire, 13 novembre) que le départ était prochain. ,

Il ne s'agissait pas du départ d’an seul bâtiment. Outre la ‘Canonnière ou aviso, ou demi-valère, dont parle Godart, le Léonidas, il y en avait un autre, le Lonato, et un convoi formé de trois anciens vaisseaux de Venise. Les deux canonnières par-" tirent d’abord; le convoi suivit, le 8 frimaire (28 novembre), portant la 55e demi-brigade et d’autres troupes.

La traversée fut entravée par les vents contraires et les tempêtes. Le Léonidas perdit de vue le Lonato, puis le retrouva auprès de Curzola, le 14 frimaire. C'est dans l'intervalle que le Léonidas avait abordé à Zara. De Curzola, Belair se fit ramener à Ancône. Mais Clément et Godart, sur le Lonato, voulurent