Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

216 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

poursuivre l’entreprise, et ne rentrèrent à Ancône qu'à la fin de nivôse. (Voir le rapport très circonstancié de Musnier, chef de l'État-major de l’armée d'Italie, 11 pluviôse, 30 janvier.)

1798 (AN, p. 69.)

Déchirements en Italie. Les insurgés de la marche d'Ancône (janvier 1798 - janvier 1799).

L'Italie, soumise à l’ascendant de la France à la fin de 1797, était maintenant en plein bouleversement.

11 y avait toujours eu des résistances. La proclamation de la° République Romaine généralisa l'insurrection, dominant surtout dans les campagnes. Puis deux armées napolitaines franchirent, l'une, sous l’Autrichien Mack, la frontière romaine, l’autre le Tronto (4 frimaire , 24 novembre), presqu’au moment de l’embarquement de Belair, Clément et Godart.

Championnet, disposant de 18,000 hommes sur une étendue de quarante lieues, accourt à Ancône dont l’éphémère république disparait dans l’état de siège (10 frimaire); il revient, disperse les présomptueux Napolitains dans une série de combats (14-19), et rentre à Rome. De l’autre côté, Pescara est occupée (3 nivôse, 23 décembre).

Mais l'insurrection refoulée persistait ou renaissait sur nos. flancs et derrière nous.

Voici des dépêches de Championnet concernant celle de la Marche d’Ancône :

« 23 nivose (12 janvier).

« … les insurgés d’Ascoli ont soutenu un combat opiniâtre où nous avons perdu du monde. Les nôtres ont fusillé 200 des leurs... »

« 17 pluviose (5 février).

«Je vous préviens, citoyen ministre, que, dans le cours de ce: mois plusieurs insurrections ont éclaté dans le département du Métaure (République Romaine). La commune de S'..….. était en pleine insurrection. À l'approche des troupes elle est rentrée dans l’ordre, ainsi que les communes environnantes. Il n’en est pas de même de la ville d’Ascoli dont deux mille