Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

282 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

sur Naples. Sarazin devait prendre la place de Broussier relevé de son emploi, ainsi que Duhesme prédécesseur d'Olivier (24 germinal, 13 avril).

Sarazin raconte que c’est en se faisant passer pour un touriste anglais, au milieu des pays insurgés, qu'il parvint jusqu à Broussier, et que celui-ci usa du même stratagème pour revenir à Naples.

Broussier avec l'avant-garde de la division était à Mola, d’un jour en avant sur le reste de la division. Sarazin l'y remplaca, le 28 germinal (17 avril), reçut une lettre de Godart, ets’avanca à Bari, occupé encore par les Français.

Godart, en y arrivant, pleura de joie, rapporte Sarazin, comme sauvé enfin.

C'était, semble-t-il, le 1°" floréal (20 avril).

. Ce jour-là, la division Olivier était à Foggia et Cerignola. Olivier recut de Macdonald ordre d'attaquer les insurgés qui occupaient Avellino, et de dégager ce passage important.

Sarazin se vante d'avoir amené sans peine par ce passage 6,000 hommes de troupe et 12 millions de francs; il ne parle pas d'Olivier occupant la position. Olivier y retint avec lui le bataillon de la 8e légère, et Sarazin, comme Godart, se rendit de sa personne à Naples.

Macdonald, dans ses Souvenirs, raconte qu’au bruit du canon de Brindes un corps français qui se retirait rebroussa chemin et sauva le Généreux qui put se dégager, et qu’on s'éloigna des deux parts. Il oublie que ce corps français (Broussier ou Sarazin) était à plusieurs jours de distance ; que plusieurs jours s’écoulèrent entre le départ du Généreux et l'évacuation de Brindes; que des troupes de terre montaient le Généreux, et vinrent grossir l’armée française de Naples.

Cependant le salut de ces troupes de terre avait été un des sujets des préoccupations si vives qui l’assiégaient, lui, Macdonald, à ce moment. Il a oublié son rapport du 24 germinal.

Le 1° bataillon de la 8° légère participa ensuite à la défense de Gaëte; ses deux autres bataillons participèrent à la défense fameuse d’Ancône. Godart retrouva ce corps en Italie, puis en Dalmatie, où il resta jusqu'en 1811. Il servit ensuite en Catalogne, puis rejoignit la Grande Armée (1812-1814).