Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

286 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

où l'agitation était fort sérieuse et confinait à la chouannerie. Le 27 fructidor (13 septembre), le détachement de Rambouillet partit grossir celui d'Orléans. L'effectif des trois bataillons monta à 2,082 hommes.

Le 7 vendémiaire (28 septembre), 114 hommes furent envoyés à Versailles, 79 à Saint-Germain, 79 à Bicêtre, 41 à Choisy, 21 à Villejuif, 62 dans onze autres endroits ; en tout 396.

Le 9, 50 hommes partirent pour Senlis; le 43 (4 octobre), 51 pour Melun et ëf pour Fontainebleau. Ils relevaient des détachements d’égal effectif de la 96° demi-brigade.

Le 18, 179 hommes allèrent relever aussi un détachement de la 69e à Orléans. 321 hommes de la 79° se trouvèrent donc dans celte ville. Le 22, 42 hommes allèrent à Rueil garder les prisonniers russes.

1799 (AW. p. 76.)

Les approches de lu journée du 19 brumaire : part qu'y prend la 79° demi-brigade.

Nous savons quelles étaient l'agitation desesprits à ce moment, les incertitudes des intérêts, des principes mêmes, après la lassitude de tant d'épreuves et de mécomptes. Le général Marbot, père de l’auteur des Mémoires, adepte généreux et éclairé de la Révolution dès avant 1789, dédaigneux et indigné de ce qu’il vit en 1799 ; et le chef de brigade Godart qui a considéré dans la Révolution surtout la patrie à défendre contre l'étranger, voyant en Bonaparte son illustre général en chef depuis 4797, et ennuyé de cette longue domination de bavards, montrent la divergence de sentiments qui partageaient les armées.

Or l'élément mililaire était désormais d'un poids considérable. Déjà les législateurs s’inquiétaient (comme ceux de 1831) que leur garde dépendit d'un autre autorité que la leur. Ils s’inquiétaient en voyant croitre le nombre des troupes à Paris où la Constitution avait interdit leur présence, et croître aussi la compétence de l’autorité militaire, et cela quand Lefebvre, et non Marbot, était mis à la tête de Paris.

C’est alors qu'arriva Bonaparte. Il nous faut une épée, avait dit Sieyès cherchant un appui pour ses desseins. Ce mot