Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques
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fonctions, l'organisation appliquée à la pensée etàce quisuit de la pensée, la matière disposée et mise en jeu pour produire certains phénomènes , tels que le connaître, l'aimer et le vouloir, avec ceci de particulier et de restrictif, que toute notion se réduit à une sensation, tout amour à un appétit, toute volonté à une nécessité : d’où l’homme ramené à l’animal, et même à moins que l'animal , car dans celui-ci il y a encore de l'âme, tandis qu'ici il n'y a que mécanisme et mouvement. Et ce qui se dit dans ce système de l’âme en elle-même, se dit également de ses rapports avec le corps ; on les nie réellement, puisqu'on ne les regarde plus comme ceux d’une substance à une autre, d'une substance spirituelle à une substance matérielle ; mais comme ceux d'une substance à ses modes, de cette substance qu'on appelle le corps , à certains modes qu’on lui suppose ; de sorte qu'il n'y a plus rien de l'âme au corps , par la raison qu'il n’y a plus d'âme, il n’y a que le corps et ses propriétés diversement modifiées.
Quant à Dieu, dans le même système, il ne peut pas davantage être une chose non sensible : il est en grand ce que l’âme est en petit; il est le tout, de ce dont elle n’est qu'une minime partie; il est la matière universelle, ou comme on dit, la nature, sans autre existence, sans attributs, sans autres lois et sans autres actes, que ceux de cette masse, qui n’est en principe, que le molécule et le mouvement et qui doittout en tirer, même ce qui les surpasse et les contredit.
En ces termes et dans cette condition, que reste-t-il à l’homme à faire pour la conduite de sa vie? Que doit-il se proposer et comment doit-il agir? Quelles sont ses fins, ses
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