Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques
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porté jusqu'à l'excès du plus aveugle orgueil : c'est ce sentiment qui respire dans les vers suivants:
« Je veux, quand je fais bien, être seul, Dieu me gêne.
Un pur républicain
« Abhorre tous les jougs, même celui de Dieu.
« Debout, respecte-toi, connais ce que tu vaux, « N'adore pas un Dieu ; tu nas que des égaux.
« Aux armes; guerre à mort à la divinité!
« Sur les impurs débris de la gent scolastique,
< Il est temps, proclamons toute la vérité ,
« Et des hommes sans Dieu fondons la république.
Telle est dans son esprit, l'œuvre poétique de Sylvain Maréchal; ce qu’il y prétend par-dessus tout, selon la remarque et l'expression d’un de ses critiques , qui n’est pas loin d'être un de ses apologistes, c'est de prouver l'inexistence de Dieu , pour lui faire remise de son injustice, bien persuadé d’ailleurs, que les blessures de l'âme sont des maux auxquels il ne faut pas l'appareil d’un Dieu: mais ce qu'il veut aussi, dans cette guerre solennelle qu’il fait à la Divinité, c'est de délivrer l’homme de cette dernière servi tude, qui s'appelle la religion, et de pouvoir dire, en s'adressant àses concitoyens : « Vous êtes assez heureux pour n'avoir plus de rois ; faites un pas de plus et vous voilà entièrement libres. »