Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795
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n’irons pas jusqu'à dire que leur conduite est innocente, mais nous avouerons que la droiture de leur intention d'une part, et de l’autre la difficulté des circonstances dans lesquelles ils se sont trouvés, diminuent la gravité de leur faute. Le plus ou moins de liberté et de réflexion décide de la moralité des actions ; et quoique la crainte de la mort même ne puisse pas justifier un chrétien, quand il s’agit d'une action qui peut compromettre sa foi ou le faire soupconner d’infidélité, la violence, la vue des plus grand dangers, peuvent lui faire prendre le change sur l’action qu'on exige de lui, surtout lorsqu'il n’est pas absolument impossible qu’elle puisse souffrir interprétation. Et puisque celle dont il s’agit peut paraître innocente à des hommes graves, même dans le silence de la réflexion, il est difficile de ne pas l’excuser, au moins jusqu'à un certain point, dans ceux qui y ont été entraînés par la crainte la plus grave, par la vue des dangers les plus imminents. Mais parmi eux, nous ne voudrions excuser que ceux qui par leur conduite subséquente démontrent évidemment et sans aucun subterfuge qu'ils n’en sont pas moins attachés aux vrais principes, qu'ils n’en persévèrent pas moins dans l’unité et dans la soumission due à l'Eglise et à ses pasteurs légitimes, qui n’en montrent que plus d'éloignement pour le schisme et pour les intrus, parce qu'alors nous dirons que la profession de foi qu'ils auraient dû faire avant le serment, ils l'ont faite après; que les restrictions et les réserves qui devaient manifesterleurs.
intentions se trouvent constatées par leur conduite, surtout si. -
elle est aussi franche, aussi authentique que la fermeté et la prudence évangélique peuvent le permettre. De: leur part, le. danger du scandale cesse, et c'était le principal caractère de la. faute que nous leur reprochions. 7
« Mais autant nous cherchions à excuser après le serment prêté. ceux qui en expliquent bien le sens par leur conduite, autant nous. nous croyons obligé de détourner de le prêter, surtout purement. et simplement, lous ceux à qui on pourrait le proposer, même ; quandils chercheraient à autoriser leur faiblesse par les. apparences du zèle et par le motif de conserver aux fidèles des. pasteurs qui puissent les faire jouir des consolations de la religion, les aider à combattre les ennemis qui les entourent, à se défendre.