Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

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remédier à tous ces inconvénients par l'espérance qu’on conçoit de la conduite des nouveaux assermentés. Car, si elle est telle qu’on le suppose, telle qu’on la leur prescrit, s'ils persévèrent dans leur haine pour le schisme, dans leur éloignement pour les intrus, si pour affermir les fidèles dans leur foi et les désabuser sur le scandale qu’ils ont pu recevoir de ce serment, ils manifestent hautement parleur conduite et leurs discours toute l'horreur qu’ils conservent pour la constitution schismatique du clergé, et qu'ils démontrent par là le sens unique dans lequel ils ont entendu «et prêté le serment, évidemment ils seront dénoncés, déportés et peut-être massacrés. Dès lors, les mêmes inconvénients renaissent. C'est cependant la conduite indispensable à prescrire à ceux qui ont prêté le serment, et c'est sous cette condition que M. l'évêque de Langres les justifie. J'aime avec lui à les excuser, mais je ne puis convenir qu'à ce prix on puisse conseiller le serment. « Quelques évêques, je le sais, ont prêté le nouveau serment, et après eux un trop grand nombre d’ecclésiastiques. Je sais qu'on cite plusieurs docteurs de Sorbonne qui ont cherché à le justifier. Mais à côté de ces autorités, je vois un archevêque, la gloire du clergé de France (archevèque d'Arles), deux évêques (Beauvais et Saintes) et une grande multitude de prêtres, préférer de périr par le glaive plutôt que de se soumettre à ce serment (2 septembre 1792) ; et j'avoue que le témoignage de ces glorieux martyrs laisse bien peu de force au témoignage contraire qu’on voudrait lui opposer.

« Ce qu’on ne dit pas, sans doute parce qu’on l'ignorait, c’est que parmi le petit nombre d'évêques qui ont prêté le serment, déjà deux se sont rétractés ; ce qu’on ne dit pas, c’est que c’est sous la hache des bourreaux, dans un moment de la plus dangereuse fermentation, que ce serment a été prêté, et qu'il a laissé des remords à ceux qui ont eu cette faiblesse du scandale, à ceux qui en ont élé les témoins. Déjà de différentes parties du royaume de simples fidèles, confondant les derniers jureurs avec les premiers, ont consulté pour savoir s'ils pouvaient en conscience assister à leur messe, en recevoir les sacrements et communiquer avec eux. On cite en faveur du serment l'exemple et l’autorité de