Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795
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payer le tribut, ilne leur dit pas : « Informez-vous si celui qui « l'exige a droit de vous le demander, si la puissance est légitime « ou non. » Jésus-Christ n'étant pas venu pour juger les droits des souverains de la terre, il n’a pas donné à son Eglise le droit de les juger, il leur a donné l’exemple de l’obéissance à ceux qui existent, C’est par le fait qu’il leur a appris à en juger, et non par la discussion des titres. En effet, à la question de ses disciples que répond-il ? Il prend une pièce de monnaie et leur dit : Cujus est imago hæc ? [ls lui répondent : Cæsaris. — Reddite, leur dit-il, quæ sunt Cæsaris Cæsari. L’empreinte de la monnaie prouvait que par le seul fait César commandait, et de ce seul fait JésusChrist conclut qu’on lui doit le tribut et par conséquent l’obéissance. « L'apôtre saint Paul, en nous recommandant la soumission aux puissances, omnis anima potestatibus sublimioribus subdita sit, ne distingue pas entre les puissances légitimes et les puissances illégitimes ou usurpées. Il déclare que toute puissance vient de Dieu, non est potestas nisi a Deo ; il ne fait point de distinction, quæ aulem sunt a Deo ordinatæ sunt. Elles sont l'effet de sa miséricorde ou de sa justice, mais elles sont toujours dans l’ordre de la Providence, non est potestas nisi a Leo, omnis anima potestalibus sublimioribus subdita sit. Or, quelque usurpée, quelque illégitime que soit l'autorité qui prévaut en France, toujours est-il vrai qu'elle y existe ; c’est la colère de Dieu qui l'a suscitée pour punir nos péchés, en permettant la révolte qui l’a élablie; mais: enfin elle existe, parce qu'il la permis, non est polesias nisi a Deo. Et si nous pouvions encore interroger Jésus-Christ, il nous répondrait, comme il répondit à ses disciples. Si nous lui disions: « Devons-nous nous soumettre aux lois de la Convention «nationale ? » il prendrait la monnaie actuelle de France et nous demanderait à son tour : C'ujus est imago hœc ? Et sur notre réponse, la sienne serait infailliblement : Reddite que, etc.
« L'histoire du monde est pleine de révolutions dans les empires, de conjurations, de révoltes, L'histoire de la religion n'offre pas un seul exemple, ni dans l’ancien ni dans le nouveau Testament, où elle ait refusé l’obéissance à celui qui avait envahi l'autorité, ni ordonné de soumettre ses lois à son jugement. La