Mirabeau

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primer cet ouvrage, Mirabeau lui écrivait qu’il l'avait rédigé très rapidement, sans plan, et plutôt comme une profession de foi de citoyen que comme un morceau littéraire. C’est ainsi qu’il faut le juger.

On sent à chaque page de ce livre comme un souffle du Contrat social, mais sans les contradictions ou les exagérations qui faussent les grands principes si admirablement revendiqués au début de cet ouvrage.

Mirabeau établit à la suite de Rousseau, que nous ne pouvons aliéner notre liberté et qu’à plus forte raison nous ne saurions engager celle de nos descendants dont la propriété n’est pas et ne saurait être à nous. Les hommes n'ont rien voulu ni dû sacrifier en se réunissant en société civile ; ils ont voulu et dû, au contraire, étendre l'usage de leur liberté et le cercle de leurs jouissances par le secours et la garantie réciproques. Ainsi la loi civile ne peut. que confirmer la loi naturelle. C’est de celle-ci que dérivent tous les droits et tous les devoirs. Malheureusement cette règle si simple a été trop souvent méconnue, et la plupart des institutions sociales ne font que consacrer le despotisme. Quels sont les titres de cette domination ? Elle n’est ni d'institution divine, ni d'institution humaine. Qu’estelle donc ? Une usurpation. « Vous êtes, dit Mirabeau au chef de l’État, de quelque nom qu'il se pare, vous êtes le premier salarié du peuple, et vous n’êtes que cela. » Il tire de là cette conséquence que celui qui paie a le droit de renvoyer celui quiest payé, et il n'hésite pas à déclarer qu'en fait les rois n'auraient que trop mérité ce châtiment. Mais considérant que les plus justes représailles donnent lieu aux plus désastreuses subversions, il se borne ici à demander qu’on s'adresse aux rois eux-mêmes pour les éclairer et les ramener aux principes naturels. Il faut leur leur représenter qu’il y va de leur propre intérêt : «caron n'opprime pas les hommes sans danger. » Il reconnaîtra