Mirabeau

Esp

sa loi: maisil n’en résultait pas moins une marche fausse et contraire au but qu’elle se proposait. Mirabeau, ayant perdu l’espoir de servir, dans le ministère, la cause de la monarchie sans trahir celle de la - liberté, se jeta bientôt, pour atteindre le même but, dans une intrigue mystérieuse où, s’il ne fut pas traitre à ses opinions, il se mcntra traître à l'honneur. N'ayant pu être ‘Je conseiller public du roi, il s’en fit le conseiller secret et : secrètement payé. Nous verrons tout à l’heure quels ems= barras lui créa cette fausse situation. - Mirabeau prit une grande part à la transformation, - conçue par Siéyès et proposée par Thouret, qui convertit -Jes anciennes provinces en départements, et qui avait pour but d'imposer une organisation homogène et uniforme à : toutes les parties du royaume. Cette transformation était en principe nécessaire et réclamée par tous ; il fallait faire disparaître des différences, des inégalités qui s’expliquaient par l'origine même des divers accroissements du royaume, mais qui ne pouvaient plus se justifier, et. qui ‘faisaient obstacle aux changements radicaux qu'il s'agissait d'opérer dans la constitution du pays. Il fallait substituer l'unité d’une véritable organisation à l’incohérence d'un amalgame de parties hétérogènes. C’est ce qu'avaient : compris, avant la Révolution, de grands esprits comme ! Turgot; c’est ce que réclamaient ceux qui adhéraient à la Révolution ; c’est ce que Mirabeau ne pouvait manquer de réconnaître et de défendre. Que la transformation dont la nécessité était ainsi généralement admise ait été faite pour le mieux, nous ne le pensons pas ; nous estimons plutôt qu’il y aurait lieu de la reprendre aujourd’hui pour la modifier. Mirabeau reprochait au projet proposé d’être plutôt une division mathématique, presque idéale, qu'une division : matérielle et de fait, propre aux localités et aux circonstances, et, bien que ce projet ait été amendé dans le sens