Mirabeau
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avec le concours de ses lumières, son intervention active pour établir un parfait concert entre les deux peuples.
J'ai rapporté et expliqué l'opinion de Mirabeau sur la question de la sanction royale ou du véto, et j'ai montré comment sur cette question il était resté fidèle à la logique de la monarchie constitutionnelle. C’est encore à cette logique qu'il obéit dans le grand débat auquel donna lieu la question du droit de paix et de guerre, et qui, bien plus encore que la précédente, exaltait la passion populaire. Mais malgré la vivacité du sentiment qu'il combattait et malgré l’ardeur et le talent de ses adversaires, il fut cette fois plus heureux et remporta l’une des plus grandes victoires qu’ait obtenues l’éloquence:
La question était de décider à qui la Constitution attribuait le droit de paix et de guerre.
Deux opinions exclusives étaient en présence ; une partie de l'Assemblée voulait que ce droit fût attribué au roi seul; une autre voulait qu’il fût tout entier réservé au Corps législatif. Cette opinion soutenue par Barnave était, en général, celle du parti populaire.
Mirabeau ne pouvait adopter ni l’une ni l'autre de ces deux opinions contraires : la première revenant à la théo= rie du despotisme monarchique ; la seconde introduisant, dans une monarchie constitutionnelle, des principes républicains qui n’y étaient point à leur place. Toutes deux lui paraissaient également dangereuses.
Selon lui (et il faut rconnaître qu’il était dans le vrai au point de vue de la monarchie constitutionnelle), il convenait d'attribuer concurremment ce droit redoutable au roi et à l'Assemblée. « Vous avez saisi mon système, S'écriait-il à la fin de son premier discours sur ce sujet, il consiste à donner aux deux pouvoirs que la législation a consacrés, c’est-à-dire au droit mixte qui tient à la fois de l'action et de la volonté, la puissance de faire la paix et la