Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

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s’éloignent. ) Dites donc! dites dome! ( Ils reviennent. | Comment avez-vous di ca! LA SENTINELLE. Toulon et liberté. LE RÉQUISITIONNAIRE. Et je laisserai passer tous ceux qui me diront ça. LES SOLDATS. Oui. LE RÉQUISITIONNAIRE. Vous pouvez filer maintenant. ( Il répète en allant de long en large.) « Toulon et liberté... Toulon et liberté. » C’est ca. / (Ghantant.) Ah! le triste état Que d'être gendarme ! Ah! le noble état Que d’être soldat! Quand le tambour bat, Âdieu nos maîtresses ; Quand le tambour bat, La nation s’en va. (3 fois.)

LE SERGENT JUNOT , qui s’est levé au commencement du couplet et qui l’a suivi par derrière au moment où il se retourne. Dis donc, citoyen réquisitionnaire, comment t’appelles-tu ?

LE RÉQUISITIONNAIRE. Je m'appelle Lorrain, vu que je suis de la Lorraine.

sunoT. Eh bien! citoyen Lorrain, en descendant de garde tu iras achever ta faction à la garde du camp.

LE RÉQUISITIONNAIRE. Pourquoi ça, sergent ?

JUNOT. Parce qu’on ne chante pas sous les armes.

LE RÉQUISITIONNAIRE. C’est dit! —une autre fois je m'en souviendrai —Il est bon enfant le sergent; il aurait pu m'envoyer au cachot. Faut se consoler.

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SCENE II. Les Mêmwes, BONAPARTE.

BONAPARTE , enérant. Et vous me faites dire qu’il n’y a plus d’artilleurs qui veuillent servir ma batterie ?

suNOT. Le fort Mulgrave n’est qu'à 120 toises, et à la dernière attaque soixantedix artilleurs ont été tuéssur quatre-vingts. (Un boulet passe et coupe des branches d'arbre qui tombent aux pieds de Bonaparte.) Tenez, ils tirent comme à une cible.

BONAPARTE. Il fallait faire un appel aux hommes de bonne volonté.

JunOT. Je l'ai fait, et pas un ne s’est offert.

BONAPARTE. Ah! c’est comme cela! Sergent, écrivez sur ce papier en grosses Lettres: Batterie des hommes sans peur.

(Un boulet enlève une partie de l’épaulement et couvre de terre le sergent qui écrit.)

RSA R 2 THÉATRAL, : .

JUNOT, secouant son papier. Bon! je n'aurai pas besoin de sable.

BONAPARTE. Ton nom?

JUNOT. Junot.

BONAPARTE. Je ne l'oublierai pas.

LORRAIN. Qui vive?

JuxoT. Imbécille! tu vois bien que c’est le général en chef et les représentans du peuple.

DSEOOPOC COCO LOCODECOCCOCCOCOOCO0LS0EC0ECES

SCENE III.

Les Mèmes, Le Générar CARTAUX, SALICETTI, GASPARIN , FRERON.

BONAPARTE, au sergent. Mets cet écriteau en avant de la batterie, tout le monde maintenant voudra en être.

carraux. Citoyen commandant, nous avons reçu de Paris un plan d'attaque, et nous venons te le communiquer.

Bonaparte. Et quel est l’auteur de ce plan?

carraux. Le célèbre général d’Arçon.

BONAPARTE. Qui n'a peut-être jamais vu la ville. — C’est le cinquième qu’on envoie de Paris, et le dernier de mes canonniers en ferait un moins mauvais que le meilleur d’eux tous... Voyons ce plan.

CARTAUX, lisant. Le général Cartaux s’emparera de tous les points occupés par l'ennemi du côté de la terre, en abandonnant entièrement la mer.

Il se rendra maître, à quelque prix que ce soit, des forts Faron, Saint-Antoine, Lartigues , Sainte-Catherine et Lamalgue.

Une fois maître de ces forts, il fera procéder sans relâche au bombardement de la ville.

BONAPARTE. Et combien d'hommes de renfort nous envoie-t-il pour exécuter ce plan ?

CARTAUX. Pas un; il faudra nous contenter de ce que nous avons.

BoNAparTE. Soixante mille hommes ne suffiraient pas; et avec les renforts venus de l’armée de Lyon , nous sommes à peine trente mille.

FRÉRON. Il faudra pourtant bien exécuter les ordres du comité, ou ta tête, citoyen général, répond du succès.

BONAPARTE , /ui prenant la main. Citoyen représentant, vois-tu d'ici cette citadelle incrustée comme un nid d’aigle aux flancs de cette montagne?.….…. C’est le fort de Faron que ton comité parisien nous 0rdonne de prendre. Si tu veux que j'exécute ses ordres, trouve-moi des soldats qui aient des ailes et amène-moi l’hippogriffe pour les y conduire.