Observations du comte de Lally-Tolendal sur la lettre écrite par M. le comte de Mirabeau au Comité des recherches, contre M. le comte de Saint-Priest, ministre d'État

+ < frent pas le même fens, que tel homme , dans un momerit

de trouble , eft capable de tenir un propos inconfidéré;, qui, dans aucun inftant , ne le fera de tenir un propos criminel ? J’en ai déjà trop dit: ma premiere propofition ne demandoit qu’à être préfentée.

2° Ces deux propos n’ont ni reffemblance ni liaifon avec le fecond attribué au miniftre.

HAtons-nous de rapporter celui-ci, tandis que les deux autres font encore préfents à l’efprit.

Second propos attribué au Miniftre.

z...... C’eff du pain que nous voulons , a dit une de ces femmes. Le miniftre a répondu : Le roi nepeut, dans ce moménr vous en donner. Paris na point voulu de troupes : fi vous en aviez eu pour éfcorter ÿos convois, ils n’auroient pas manque. Lorfque le roi pourroyoit la ville de Paris, les fubfiflances ne manguotent jamais ; aujourd’hui qu’il ne s’en mêle plus , vous voyez où vous

-en êtes. (Pag. 8 dela lettre de M. de Mirabeau ).

Leteurs , comparez, & dites fi ce troifieme propos a

rien de commun avec les deux premiers. Les uns ne parlent que de l’affemblée nationale, l’autre n’en dit pas un mot. Ce n’eft pas évidemment laflemblée nationale qui _fe mêle aujourdhui de pourvoir Paris; ce n’eit pas fu.rement l’affemblée nationale qui empêche que le roi puifle s’en mêler ; ce neft donc pas l’affemblée nationale que le | difcours attribué au miniftre pouvoit mettre en oppofition avec le roi.

3° Quand tous les faits nouvellement pofés feroierit vrais & prouvés , le miniftre n’auroit pas encore encouru

: l'ombre d’un reproche. Admettons ces faits pour un inftant. Je n’en crois au. cun, je les fuppofe tous , & je raifonne dans cette fuppofition. M. de Saint-Prieit , fi l’on en croit le dénonciateur , eft coupable par fon difcours & par fon filence.

Coupable par fon difcours, dont M. dé Mirabeau fe flatte que Le véritable fens n’échappera point au comité (pag. 9.) — Le véritable fens! il s’en préfente donc un

. autre. N’échappera pornt | Celui que M. de Mirabeau y trouve, ne fe préfente donc pas naturellement. IL faut donc ..de la finefle pour le faifir. Ainfi, les premiers beaux