Observations du comte de Lally-Tolendal sur la lettre écrite par M. le comte de Mirabeau au Comité des recherches, contre M. le comte de Saint-Priest, ministre d'État

I3 n'avoit-il pas envoyé une députation pour s’oppofer à Parrivée du régiment de Flandres que Verfailles demandoit ? Tout cela pe fuffit-il pas pour faire dire: Paris n’a point voulu de troupes ?

Lorfque le Roi pourvoyoit Paris, les fubfiflinces ne manguoient jamais... Je déhie M. de Mirabeau lui-même de nier certe vérité, & de foutenir que, dans une fédition où l’on accufoit le roi, ce fût un tort au miniftre du roi de le juftifier. M

Aujourd’hui qu'il ne s'en mêle plus... Autre vérité non moins fimple à articuler, puifqu’on venoit s’adrefler au roi, comme sil étoit feul à s’en mêler.

Vous voyez où vous en êtes... C’eft ici que triomphe le dénonciateur ; ce font, fur-tout, ces paroles dont il efpere que le véritable fens n'échappera point. 1l ne s’en repofe pas fur l'intelligence du comité, il les explique lui-même. Oui, miniftre au moins imprudent, s’écriet-il (page 9), nous favons où nous en fornmes ! & il range à l'inftanc M. de Saint-Prieft parmi les ennemis de la caufe publique , à laquelle cependant il s’eft immolé. Il lui reproche, (#bid.) d’oppofer aux bienfaits d'une bonne confhiturion , les maux paflagers auxquels nous fommes expofés pour la conquérir, comme Ji la plus .orageufe liberté ne saloit pas mieux qu'un honteux & parfible efclavage. Puis vient un rapprochement d’une bonne foi & d’une logique admirables, par lequel M. de Mirabeau lie enfemble le propos du Miniitre, l’arrivée du régiment de Flandres , la crainte de nouvelles troupes , & ces orgies imprudentes qui venoïent, dit-il, de mani fefler des deffeins coupables, ou du moins des vœux LéTILETALTES..

Je retorquerai bientôt contre le dénonciateur, fa violente apoftrophe ;ce n’elt pas encore le moment. J'ignore fi la famine, fi des incendies & des affaflinats, fi les journées du $ & du 6 o&obre, fi la faculté d'établir un procès criminel fur un difcours interprété, {ont rangés. par M. de Mirabeau parmi Les bienfaits d'une bonne confsitution, où parmi Les orages de la liberté, fur-tout quand nous m'avions plus rien à conquérir & quand tout nous étoit donné. Je ne vois pas ce qu'il ya de commun entre le propos tenu par M. de Saint-Prieft le 5 Oûobre, & l’arrivée du régiment de Flandres demandé ec mité de Verfailles dix jours auparavant. Je ASRAÈRES.

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