Oeuvres diverses, str. 239

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neur ou à l'esclavage, reste lettre close pour M. Simon. Il passe sur le remords, cette voix de la nature qui dit à l'homme : « Tu as mal agi. » Il ne comprend le devoir qu'avec une solde et des verges. Cette idée si pure, que le souffle même de Dieu suffit pour la ternir, €e sacrifice du sage à humanité, la Vierge qui sourit à Cassius aux Ides de Mars et dansles champs de Philippes, et celle qui présente l’épée à Caton et la ciguë à Socrate, il la vend, il l’asservit, il la prostitue à toutes les divacations théologiques, et ose, les mains souillées encore de son honteux marché, accuser ses adversaires de vépalité! tant est grande la démoralisation de M. Simon et sa profonde inintelligence du Droitet de la Justice.

La règle de morale d’Adam Smith, que dans toute occasion il faut faire ce qui serait approuvé par un observateur impartial, met M. Jules Simon en furie. En supposant, dit-il, que la règle fût bonne, il resterait à nous apprendre d’où elle vient. Qui êtes-vous pour nous imposer des règles ?.. Une règle suppose un droit, un devoir. Vous ne connaissez que des . sentiments, des faits. Si vous invoquez pour votre règle prétendue mon intérêt, vous tombez dans le système égoïste; si vous invoquez l'intérêt de la société, dites-moi pourquoi je me sacrifierais à l’intérêt d'autrui ? Je le ferai si c’est mon instinct, mon plaisir, et voilà tout. Il n’y a pas là les éléments d'une morale. L'erreur commune à tous ces systèmes est de ne point voir que la règle ne peut venir que de Dieu ou de la force. » On voit par ces lignes quel cas tous ces spiritualistes font de la conscience et de la dignité humaines. Ils outragent les philosophes qui ont affirmé la justice en dehors de toute superstition, de toute récompense, et, sur la terre comme dans le ciel, leur morale cynique en appelle au garde-chiourme. Leur brutal triomphe sera une des hontes de notre époque.

BR RAR RAM A AM ANANE

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