Oeuvres diverses, str. 241

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eité. Tartuffe, dans le premier acte de Molitre, parlant du ciel pour s'acheminer à l’adultère, n’est si grand que parce qu'il est vrai. »

Dès lors, monté sur son dada philosophique et débarrassé de tout obstacle, M. Simon chevauche bride abattue en plein milieu du catholicisme. « La religion catholique est la seule qui ait parfaitement compris cette nécessité d’avertir les âmes et de les arracher à la matière par des signes matériels. Non contente de multiplier les églises et les chapelles, elle plante des croix partout où elle domine, sur les monuments, sur les tombeaux, aux carrefours des chemins. Elle attache un rosaire à la ceinture des fidèles, elle est ingénieuse à créer sans cesse de nouveaux objets de dévotion. Elle ne laisse pas une place dans ses temples sans la couvrir de tableaux, de statues, « d'images, de sentences tirées de lEcriture ou d’ex « voto.» Rien n’est oublié, ni les chapelets, ni les estampes, ni toute autre sainteté. Simon s’extasie sur les oraisons et les signes de croix, il prône les pratiques de dévotion « qui exigent à peine l'attention de l’es« prit et peuvent aller leur train, tandis qu'on vaque à « quelque travail. » [l se pâme au son des cloches qui frappent les oreilles vingt fois par jour ; les calvaires, les images, les reliques, tout le bric à brac religieux le remplit d’une sainte allégresse : « Pour l'immense ma« jorité des hommes, toute cette formalité du culte « n’est pas de trop. »

« Quand je n'aurais pas fait autre chose que de dé« livrer les hommes de la tyrannie des paternostres, « avait dit Luther, on me devrait de la reconnais« sance. » M. Jules Simon n’est pas de cet avis. Il chérit d’un amour extatique toutes ces pratiques assuJétissantes, la honte d’une génération ; il pleure d’un œil de crocodile l'ignorance des moines, la saleté ‘des mendiants, les danses de Saint-Guy, les soupes des mo-

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