Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

88 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

dictoirement avec elle; mais qu'elle déclare par l'effet

de sa persuasion intime et par le droit de sa volonté, -

qu'elle déclare, dis-je, indignes de sa confiance qu'ils ont trahie.

Tel est l’acte que nous a notifié la commune de Paris. Le premier soin d'une partie de la Convention a êté de considérer cet acte comme une pétition. Fonfrède s’est hâté de la considérer sous ce rapport, en quoi il a eu l'adhésion d'un certain nombre de représentants du peuple. Fonfrède et ses adhérents se sont trompés, l’acte de la commune de Paris n’est point une pétition; c'en est d'autant moins une que la Convention est investie de.tous les pouvoirs, hors celui précisément qu'il faudrait qu’elle eût, et qu’elle ne peut avoir, pour prononcer sur le vœu de la commune de Paris. Je m'explique par ce raisonnement. Le souverain par sa toute-puissance vous à réunis ici, et vous a créés Convention nationale : lui seul a pu vous créer, lui seul peut vous détruire. Par la seule raison qu'il a voulu que vous existassiez, il n'a pas pu vous donner la faculté directe ni indirecte de faire que vous n'existeriez pas. Car, si directement ou indirectement vous aviez la faculté de pouvoir vous dissoudre ou vous modifier, la souveraineté du peuple serait illusoire et vaine, puisque vous pourriez de votre autorité cesser d’exister, ou vous dénaturer au moment même où le souverain aurait créé votre existence, et la voudrait dans son intégrité. Fonfrède a donc commis une grande erreur lorsqu'il a pris l’acte de la commune de Paris pour une pétition. Il en a commis une plus grande encore, lorsque, s'emparant de cette pétition prétendue, il l’a convertie en motion tendant à la convocation des assemblées primaires, pour