Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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90 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

S'il est une démareation que les corps politiques institués ne puissent franchir sans se rendre criminels au premier chef, c'est celle qui existe entre le souverain et les agents. « Vous demandons, vous a dit la commune de Paris , nous demandons que cetle adresse, qui est l'exposition FORME LLE des sentiments unanimes ré- fléchis et constants de la majorité des sections de Paris, soit communiquée à lous les départements par des courriers extraordinaires, et qu'il y soit annexé la liste ci-jointe de la plupart des mandataires coupables du crime de félonie envers le peuple souverain, afin qu'aussitôt que la majorité des départements aura manifesté son adhésion, ils se retirent de celle enceinte. »

Dans cet énoncé clair, précis, et plein de dignité, vous reconnaissez facilement que la commune de Paris

ne professe pas d'autre doctrine que celle que je vous

expose ; vous voyez qu’elle connaît ses droits et sait en respecter les limites. Elle ne peut pas, j'ose le dire, mieux déterminer tout à la fois sa portion intégrante de souveraineté et sa dépendance du souverain. Elle n’a pas également pu mieux déterminer les rapports politiques sous lesquels elle devait envisager la Convention dans l'acte qu’elle vous a présenté, et dans la manière dont‘elle vous l’a présenté.

La commune de Paris s’est ici adressée à la Convention, comme à l’agent principal et immédiat du souverain, pour communiquer à tous les citoyens le vœu initiatif de l’une des parties du souverain. La commune de Paris ne vous a pas dit : convoquez les assemblées primaires; car vous n’en avez pas le droit positif; vous avez seulement la faculté de faire une constitution, qui, par le consentement du peuple, devenue loi, détermi-