Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

_ Fr

SUR LA PÉTITION DE LA COMMUNE DE PARIS 91

nera la forme et les époques de la séance du souverain. La commune de Paris n'a pas dit à la Convention d’ordonner sa propre revision, et d'en commander l'opération au souverain; cette hérésie politique, ou plutôt cette usurpation de pouvoirs, ne pouvait pas être conseillée aux représentants du peuple par la commune de Paris. En sa qualité de partie du souverain, celte commune n’est pas plus disposée à laisser attenter à la souveraineté impreseriptible du peuple, qu’à se dérober aux lois consenties formellement ou tacitement par le souverain.

Votre devoir pur et simple en cette circonstance est d'ordonner l'impression et l’envoi à tous les citoyens de la République, de l'acte de la commune de Paris, et d'attendre à votre poste ce que la volonté spontanée du souverain ordonnera.

De quel droit, je vous prie, par quel raisonnement qui ne fût absurde et éversif de tout principe politique, de tout principe de raison, prétendriez-vous enjoindre au souverain la revision et la réforme de son ouvrage, tant qu'il ne lui plaît pas de le vouloir ? Avez-vous des avis à lui donner ? Etes-vous plus sages que lui? Instruisez le peuple chacun individuellement comme citoyens; comme Convention vous ne devez qu'obéir au peuple souverain. Vous êtes ici son représentant par la nécessité d’une concentration d'opinion et de volonté, et non par le droit de votre sagesse. Le peuple est plus sage que vous; car il n’a pas la faculté de vouloir son malheur ;.et\vous parlez de lui prescrire un nouveau choix ! de lui ordonner un triage dans celui qu'il a déjà fait! Depuis quand la sentinelle ordonne-

_ t-elle à son chef de l’inspecter ou de la relever? Vous