Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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SUR LA PÉTITION DE LA COMMUNE DE PARIS 97

pides, le serment irréfragable de ne pas souffrir que la liberté lui soit ravie; le serment de ne jamais entendre prononcer le nom de roi, sans frémir d'horreur; le serment enfin de frapper les perfides, qui, n'osant lui proposer un maître, travailieraient sourdement à le lui faire désirer.

Mais si de tels sentiments animent les Français et augmentent leurs forces ; si le peuple de Paris, doublement épuisé et par ses sacrifices et par les gémissements que lui cause l’aspect immédiat de nos plus tristes plaies ; si le peuple de Paris veut la liberté ou la mort, doit-il borner ses services à cette seule résolution? doit-il souffrir qu’impunément la ruine de la patrie s'opère sous ses yeux?

Les principaux d’entre les vingt-deux prétendent-ils nous dérober l’évidence ? N’est-ce pas une dérision continuelle que leurs efforts pour prouver qu'il n'existe, dans leur fait, ni coalition ni projet d’asservir le peuple?

Je n’irai pas m'enfoncer dans des présomptions vagues et incertaines ; je ne chercherai pas à démêler si Brissot et la Gironde, si Brissot et ses amis, car il faut les nommer pour asseoir ses idées, savent quelque chose, ensemble ou séparément, des secrets de Saint-James et Berlin; si c’est la maison de Brunswick ou celle de Brandebourg ou celle de Bourbon qu'ils savent destinée à relever le trône en France. Tant de profondeur, de si vastes projets me passent ; ce n’est pas sur ces chimères ou sur ces réalités obscures que Je veux les aborder. Je me suis aperçu quelquefois et assez souvent qu'ils criaient eux-mêmes à l’extravagance et à l'horreur des imputations de ce genre, précisément quand on ne leur en parlait pas, précisément

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