Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LA PÉTITION DE LA COMMUNE DE PARIS 104

colère de Danton. « J'ai fait venir, leur dit-il, ma mère,

« qui a soixante-dix ans; j'y ai fait venir mes deux

« enfants, ils sont arrivés hier; avant que les Prus-

«siens entrent dans Paris, je veux que ma famille

« périsse avec moi, je veux que vingt mille flambeaux,

«en un instant, fassent de Paris un monceau de

« cendres: Roland! garde-toi de parler de fuite, crains

« que le peuple ne t’écoute. » Roland trembla et devint

furieux de l’ascendant de Danton. Je rends justice à

Petion, il fut courageux et calme : ils’indigna du projet

de fuite ; mais Petion était peut-être alors de bonne

foi, il était seulement alors circonvenu par ceux qui

avaient besoin de lui et besoin de livriter; il donnait

sa popularité à dépenser à ceux qui étaient sans fonds . relativement à cette monnaie, alors suriout si nécessaire. « N'est-ce pas vous, Brissot, et vos amis, qui avez environné le tyran aux fers de tout le prestige qui, dans sa honteuse situation, pouvait l'élever encore È au-dessus des hommes ? Ne vous ai-je pas vus pendant trois jours, lui chercher, avec affectation, vous surtout, Brissot, de votre propre pied, lui chercher, avec affectation, des palais pour l’abuser sur votre zèle, et lui trouver définitivement une geôle, pour le réduire à votre capitulation dont vous ne désespériez pas encore ? Lorsque vous travailliez à diffamer la commune de Paris, n’appreniez-vous pas an tyran que vous saviez détester ses geôliers infatigables, à qui néanmoins vous faisiez conserver votre gage? Vous avez dépouill cette commune de tant de fonctions, pourquoi” laisser, en l’avilissant, la garde du despote, si ce/x pour profiter à à Ja fois de la garantie et de la reco