Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
8 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
se reposer sur la bienveillance des sections, et que celles-ci les invitassent à venir les trouver.
Il faudrait que tous les objets dont j'ai parlé fissent le sujet d’une pétition qui serait envoyée aux 83 départements : il faudrait exposer que, ceux-ci fatigués de l'insuffisance de l'assemblée nationale et des trahisons continuelles du pouvoir exécutif, il est à craindre qu'ils ne se séparent de la capitale, non du cœur, mais par la force irrésistible des choses. IL faudrait que la capitale sentit les dangers qui en résulteraient pour elle, et qu’elle se erût en devoir par son patriotisme d’empècher cette scission. Il faudrait que les Feuillants euxmêmes qui y abondent apereussent enfin que tous les maux qui menacent la capitale finiront par les écraser; que leur intérêt même se confond avec celui de la liberté. On leur ferait voir que les avantages qu'ils se promettent de l'établissement de deux chambres sont illusoires, lorsque le reste de la France se serait séparé d'une capitale devenue un foyer d’aristocratie. On leur ferait voir que, dans cet état d'abandon, ils seraient obligés de se dévorer eux-mêmes. Voilà ce qu'il faut dire partout; et alors, si ce n’est la liberté, au moins toutes les autres considérations réuniront les Feuillants ou les égoïstes à la cause commune.
Je me résume. Il faudrait donc d’abord s’adresser aux sections, et non à un comité central, car l’expression de la volonté générale s’y affaiblit toujours. Il faut demeurer d'accord sur un fait, et bientôt on s’entendra. Que demain, s’il est possible, les citoyens portent leur vœu à V’Assemblée nationale. C’est le moyen de déjouer toutes les manœuvres; car le peuple rassemblé en sections est rarement trompé. Il faut donc qu'une masse imposante
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