Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

DÉPOSITION DANS LE PROCÈS DES GIRONDINS 215

être infailliblement coupés par les ennemis. Je voulus dénoncer Dumouriez ; mais Brissot m'en empêcha et me dit : Miranda est devant Maëstricht avec quarante mille hommes. Quelle dut être mon indignation, lorsque j’appris la défaite de notre armée sur le Roër, et que Miranda n’avait que quatorze mille hommes à sa disposition.

Le Président : Je demande au citoyen témoin s'il n'a pas connaissance que quelques accusés se soient vantés que la constitution qu'ilsavaient d’abord proposée à la Convention était inexécutable ?

Fabre : Ce fait m’a été attesté par Delmas.

Le Président : Je demande à Brissot s’il n'a pas envoyé à Roland une liste des personnes qu'il devait placer dans ses bureaux ?

L'accusé Brissot : La première fois que Roland arriva au ministère, il me demanda mon opinion sur les hommes que je ‘croyais propres à remplir des places dans les bureaux de l'Intérieur; je fis une liste que je lui envoyai. J'ai cru qu'il était de mon devoir, lorsqu'un ministre me demandait mon opinion sur tels ou tels individus, de la’ donner.

Les accusés Duprat et Lacaze déclarent qu'ils n'ont jamais sollicité les ministres pour personne !.

1. Moniteur, Réimp., XVIII, pp. 257-259.