Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

214 ŒUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

à la paix, etc. » Le Conseil exécutif fit demander par Bourgoin la cessätion des armements; mais ce fut inutilement. Que devait faire le Comité de défense générale ? Prendre des mesures vigoureuses contre l'Espagne. Mon opinion était de tenter une descente en Espagne, en même temps que nos armées navales lui enlèveraient le Mexique. On disculait donc la question de savoir si cette guerre serait offensive ou défensive. Laclos voulait qu’on attaquât, Carnot s’y opposait; mais j'observe qu'il n’était pas question de désorganiser le Midi. On avait demandé aux départements de l'Hérault et de la Gironde s'ils pouvaient fournir cent mille hommes; ils répondirent que oui.

Fabre : Comme témoin, je ne juge pas les intentions des accusés; mais il est certain que si l’on eût adopté la proposition de Brissot, les cent mille hommes qui devaient opérer une descente en Espagne auraïent été pris parmi les patriotes, et la révolution sectionnaire qui a eu lieu dans quelques parties du Midi se serait opérée dans toute l'étendue de ces départements. Voilà les motifs qui m'ont fait juger que ce plan pouvait être formé afin d'opérer une révolution sectionnaire. D'ailleurs nous n'avions aucune force dans la Méditerranée, et la proposition de s’emparer du Mexique était ridicule.

Voici un autre fait.

Dans le courant du procès du ci-devant roi, j’allai avec Meaulle me rafraichir aux Champs-Élysées ; il me dit, en parlant des accusés : Ils ont voulu me gagner, mais j'ai résisté à leurs promesses. Leur projet est de faire assassiner tous les patriotes de la Montagne. Je termine par un fait. Dix jours avant le passage du Roër, j'étais étonné de ce que Dumouriez eût laissé Maëstricht de côté pour s'engager dans la Hollande ; car nous devions