Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

266 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

Quel est ce nouveau pouvoir qui prétend s'élever contre V’autorité légitime? ou plutôt est-il deux pouvoirs en France ? Non, dit le peuple; oui, disent les commis. Encore hier, je lus ces mots dans la lettre de l’un d’eux : IL est temps que la Convention nationale trace la démarcation des pouvoirs. N'était-ce pas là le langage de la cour, et faudra-t-il que le peuple fasse le siège des bureaux comme il a fait celui des Tuileries ? » Signé : VNSABEAU.

_ Ge paragraphe fut encore un des motifs qui autorisèrent ma motion contre le citoyen Vincent, et d'autant plus que je croyais mon opinion conforme à celle du Comité de salut public. Je citai à la tribune cet extrait et la lettre d’où il provenait. Deux décrets de la Convention nationale, l’un du moment, l’autre du lendemain, ordonnèrent l’apport et la lecture de cette lettre à la Convention. Ces deux décrets consécutifs sont restés sans exécution : je ne juge ni ne blàme les motifs de cet oubli; mais ma raison et ma preuve subsistent:

QUATRIÈME FAIT.

Le général Ronsin avait écrit une lettre privée au citoyen Vincent. Le citoyen Vincent transforme cette lettre en placard, et comme acte de fonctionnaire public. Le placard affiché avec profusion, sous l'intitulé de la Société des Cordeliers, portait en substance et en termes exprès : « que la population de Lyon (Commune-Affranchie) était de cent vingt mille âmes, qu'il n'y avait pas dans tout cela, non pas même quinze cents patriotes, mais quinze cents personnes que l’on püt épargner, et