Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

2172 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

5° Qu’il y a enfin altération quelconque dans une loi. Eh bien! cela n’est pas vrai.

Il n’y a point de loi; il n’y a point de décret. Ilya SUPPOSITION de décret; il reste à voir par qui, à l'insu de qui ; il reste à voir les faits.

PREMIER FAIT.

Un jour Delaunay d'Angers, après m'avoir tournoyé sur les bancs, en me caressant de l’œil; après m’avoir dit : Tu vas être bien content, je vais abimer la Compagnie des Indes ; un jour, dis-je, Delaunay parut à la tribune avec un discours foudroyant contre cette Compagnie ; elle était trainée dans la boue, et si ignominieusement et avec tant de vérité, que je m’aperçus qu'il ne pouvait y avoir que les fraînés qui eussent pu dévoiler tant de turpitude, pour en imposer à la Convention, et lui escamoter un décret favorable à leurs vues ‘. Effectivement, le discours était de leur fabrique. Tant d'efforts contre eux-mêmes, dans le considérant, n’était que pour que les députés adoptassent aveuglément le projet de déeret subséquent, dans la supposition, assez juste, que la Convention prendrait pour destructeur de la Compagnie des Indes, tout décret qui suivrait assez habilement une pareille diatribe ; mais la politesse de Delaunay, et la connaissance que j'avais de ses précédentes opinions sur cette matière me tinrent en garde. En effet, la lecture du projet de décret me démontra que les administrateurs de cette Compagnie ne vou-

1. Voyez la dénonciation de Chabot qui l'atteste. (Note de Fabre d'Églantine.)