Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

PRÉCIS APOLOGÉTIQUE 279

mêmes, et non pas crime. Le crime, le voici; mais s’il a été commis, c’est loin de moi, loin de tout moi-même, je le jure, et l'univers entier n’est pas capable de me prouver le contraire. Le crime, c’est la supposition d’un décret.

Lorsque Chabot dénonça au Comité de sûreté générale une conspiration, dans laquelle il était entré, selon sa déclaration, pour la dévoiler, parmi les faits nombreux dont il composa sa dénonciation, présentée sous le rapport du projet de corruption, tenté à l'égard des membres de la Convention nationale, il dénonça le fait de cette supposition de décret. Il dit que Delaunay avait glissé dans les cartons des décrets à expédier le projet de décret dont je viens de parler, sans le proposer à la Convention, et comme si l'assentiment de la Convention l'eùt solennellement converti en décret. Cette dénonciation faite, Chabot et Delaunay arrêtés en vertu des faits contenus, je ne tardai pas à l’apprendre comme tout le monde. À la première nouvelle que j'en reçus, et sachant que mon nom était mêlé dans l’affaire de ce prétendu décret, j’adressai sur-le-champ au Comité de sûreté générale, dans la personne du rapporteur investi de cette affaire, ma déclaration‘ précise, exacte et formelle de tous les faits ci-dessus énoncés, en tant qu'ils étaient à ma connaissance, et qui se trouvèrent parlaitement concordants avec la dénonciation de Chabot et de Bazire. Cette déclaration, que je fis à cette époque, est entre les mains du rapporteur, et l’on peut la consulter pour s’assurer de ma véracité. Le Comité de süreté générale me donna, subséquemment à celte déclaration,

1, Voy. supra, p. 221, le texte de cette déclaration.